samedi 16 février 2008

Marche a Marginea Roumanie




Jour de marché à Marginea le 13 février 2008 (Nord-Est de la Roumanie)
En Suisse l’on se débat pour le prix du litre de lait à 1.- pour le producteur (voir le blog du 1er février 2008 qui n’a pas eu beaucoup de réactions )
En Roumanie, 2000 km plus à l’Est et même latitude que la Suisse, les jours de foire sont encore ce qu’ils étaient en Suisse il y a 50 ou 80 ans .
Bien que la Roumanie soit entré dans l’Europe le 1er janvier 2007, peu de choses ont changé dans les campagnes. Sinon que la vie y est toujours plus difficile pour le producteur. Les exigences et les prétentions du gouvernement toujours plus grandes sans donner la possibilité au producteur de s’adapter aux nouvelles normes.
L’abandon de l’élevage et des surfaces cultivées se fait de plus en plus sentir. La production laitière baisse.
Quelles en sont les raisons ? Le désintéressement et le découragement sont à l’ordre du jour plus que jamais. Bien que le gouvernement avec l’UE promettent des aides au développemnt, elle ne sont que rarement demandées. La bureaucratie est décourageante, les intérêts bancaires élevés, des garanties importantes sont demandées, bref, les gens n’ont pas confiance et de grandes sommes ne sont pas distribuées. En 2007 c’est plus de 200 millions de frs qui ne furent pas distribués pour le seul Judet de Suceava. Cette année on parle de 400 millions. Et déjà certains politiques pensent à détourner ces fonds de leur destination agricole.
Il y a encore tant de corruption..à tous les niveaux de l’administration.
Prix du litre de lait payé au producteur : 35 centimes de frs, du kg de pomme de terre de 1er choix :10 centimes de frs. Ces prix ne couvrent pas les frais de production.
Et encore si les produits étaient payés à temps...il y a toujours de grands retards même de la part des plus grandes entreprises du pays.
Toutes les forces vives du pays émigrent vers l’Europe en quête de quelques Euros. Les femmes et les enfants restent au pays. C’est une situation dramatique du point de vue social.
Dans d’autres familles, c’est l’inverse, la femme part en Italie por garder des enfants ou de vielles personnes pour 500.- Euros par mois. Alors que ses propres enfants sont laissés à la garde d’un père qui n’est pas toujours à la hauteur de sa tâche.
Je n’ai pas la prétention de connaître la situation de toute la Roumanie mais ces reflexions me viennent de ce que je vois et entends dans un petit village qui s’appelle Clit, du Judet de Suceava.
Dr Pierre Perroud